Pour une ville où l'eau s'infiltre

Au cours des siècles, à Lyon comme ailleurs en France, on a canalisé l’eau. Soit pour apporter l’eau potable ou l’eau d’arrosage, soit pour évacuer l’eau pluviale et les « eaux usées ». On a asséché les marais et bétonné les abords des fleuves. On a mis du bitume sur toutes les voiries. Les périodes de pluie sont plus rares et irrégulières. Les nappes où l’on va chercher l’eau potable s’assèchent. La ville subit la canicule l’été, la végétation souffre et peine à rafraîchir la ville.

Les périodes de pluie sont plus rares et irrégulières. Les nappes où l’on va chercher l’eau potable s’assèchent. La ville subit la canicule l’été, la végétation souffre et peine à rafraîchir la ville. Il s’agit de retenir l’eau dans la ville en utilisant l’eau pluviale là où elle tombe pour qu’elle abreuve les arbres et leur permette d’effectuer cette fameuse évapotranspiration* qui rafraichit nos squares et nos rues. 
L’eau pluviale doit s’infiltrer pour qu’elle contribue à renforcer les nappes. C’est ce que l’on appelle restaurer le petit cycle de l’eau, en s’appuyant sur les concepts de « ville éponge », une ville qui infiltre l’eau au plus près, ou d’ « arbres de pluie », dont la plantation est pensée pour optimiser cette gestion de l’eau. 

C’est pour cela que dans tout l’arrondissement, on enlève du bitume, au pied des arbres existants ou lors de plantations en voirie, sur des placettes qui deviennent des lieux de fraîcheur, comme place Hevrin Khalaf, rue Lortet et bientôt tout au long de la Grande rue de la Guillotière. Le réaménagement des cours d’école comme à Marcel Pagnol ou la création de rues des enfants, rue Saint-Michel, rue Chevreul, rue Lieutenant-Colonel Girard et bientôt rue Cluzan, contribuent également à cette désimperméabilisation. Les nouveaux projets urbains de Gerland prennent également largement en compte ces besoins de surfaces importantes de pleine terre et végétalisée, que ce soit le long des voiries, comme rue des Girondins et avec la création de nouveaux espaces verts place Vaclav Havel, esplanade Toni Morrison ou le futur parc des Balançoires, bientôt situé sur la friche des anciennes halles Nexans. La construction de logements, comprend aussi la création d’espaces verts. 

Enfin, la plantation de vergers d’arrondissement chaque année permet l’ouverture de nouvelles zones perméables, comme place Jules Guesde et prochainement rue Ana Marly. Dans tous les squares et parcs existants, on plante, on débitume et on développe des mares dans les Parcs de Gerland et Blandan.

* Évapotranspiration : transfert d'une quantité d'eau vers l'atmosphère, par l'évaporation au niveau du sol et par la transpiration des plantes.