Commémoration
- Publié le 7 mars 2022

Maryam Mirzakhani

Crédit photo : Illustration Aline Selli

Depuis la décision de l’ONU en 1975, le 8 mars est la Journée Internationale des Droits des Femmes. Cette année, la Ville de Lyon porte son attention sur le pouvoir des femmes dans la société, et sur l’égalité femme-homme au sein de ses différents secteurs. Aujourd’hui, des inégalités se font encore ressentir dans de nombreux domaines. Mais savez-vous que ce combat pour l’égalité est mené depuis bien longtemps, par des femmes dont le nom va peut-être vous rappeler quelque chose ? Allant de la Résistance, à l’éducation et aux savoirs ou encore dans le domaine du sport, il nous semble important de saluer les actions des femmes qui se cachent derrière ces batailles.

Contenu

C’est ainsi que la Mairie du 7e souhaite pour cette journée, honorer leur mémoire en mettant en avant les portraits et l’histoire de celles qui ont donné leur nom aux rues de notre arrondissement. Aline Selli (@les_femmes_danslesruesde_lyon sur Instagram), illustratrice lyonnaise et engagée, redonne vie à toutes ces grandes dames à travers son trait vif et coloré. Le constat d’une invisibilisation des femmes ayant fait l’histoire ne cesse de se confirmer au fil des recherches contemporaines, ce projet a ainsi vocation à visibiliser l’apport des femmes dans l’héritage culturel de toutes et tous.

 

Maryam Mirzakhani, mathématicienne décorée de la médaille Fields :

"Plus je fais des mathématiques, plus je suis heureuse"

Maryam Mirzakhani est née à Téhéran le 12 mai 1977. Dès son plus jeune âge, elle s’intéresse aux lettres. Mais un jour, son frère lui fait découvrir un livre de mathématiques, qui sera l’élément déclencheur de sa passion pour cette discipline. Ce livre retrace l’histoire de Friedrich Gauss et de sa méthode de calcul de la somme de tous les entiers de 1 à 100.

Elle se passionne aussi pour la géométrie et les formes inhabituelles et apprend de nouvelles méthodes de calcul des volumes.

Maryam Mirzakhani bénéficie d’un système scolaire adapté aux enfants précoces, mis en place en Iran. Elle est scolarisée dans un lycée accueillant les élèves les plus brillants et remportera trois médailles aux Olympiades internationales de mathématiques deux années de suite. Elle est la première fille à faire partie de l’équipe iranienne. Elle obtient un score de 41/42 points la première fois, et un sans-faute lors de sa seconde distinction, en 1995.

Maryam Mirzakhani évite un triste sort lors du « mardi noir » des mathématiques iraniennes, lorsque le bus qui la ramenait d’une conférence eu un accident. 7 de ses camarades décèdent tragiquement lors de cet événement.

Elle prépare ensuite un master à l’Université technologique Sharif en Iran et se rend ensuite aux États-Unis pour prouver petit à petit ce dont elle est capable. Elle débutera ses études américaines à Harvard et présentera un doctorat digne d’un « chef d’œuvre » d’après le Stanford News. Sa thèse ne résout pas qu’un seul problème majeur de géométrie, mais deux !

"La plupart des mathématiciens ne produiront jamais quelque chose d'aussi bon (…). Et elle l'a fait dès sa thèse"

Elle intervient dans différents établissements prestigieux tels que Princeton ainsi que Stanford, où elle enseigne déjà depuis 2008.

En août 2014, Maryam Mirzakhani décroche la Médaille Fields, et devient donc la première femme à l’obtenir depuis sa création en 1936. Elle est aujourd’hui la seule femme à avoir obtenu un équivalent du prix Nobel des mathématiques.

"C'est un grand honneur et je serai heureuse si cela encourage de jeunes femmes scientifiques et mathématiciennes. Je suis convaincue que de nombreuses autres femmes recevront ce type de récompense dans les prochaines années."

Maryam Mirzakhani décède le 15 juillet 2017 à 40 ans, à la suite d’un cancer.

 

Découvrez les rues de l'arrondissement qui ont reçu leur nom d'une femme remarquable !

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 quelques chiffres

Depuis la création du Prix Nobel pour les recherches en 1901, seulement 4 femmes l’ont reçu en physique, et 7 en chimie.

Les enseignantes chercheuses sont minoritaires en informatiques et en mathématiques : elles représentent 23%.

45% des filles étudient les matières scientifiques au lycée et ont de meilleurs résultats que les garçons au BAC S. Cependant, 16% seulement poursuivent dans cette voie lors en facs et écoles supérieures. On s’inquiète pour trouver des enseignantes dans le futur.

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boîte à idées

Nous vous proposons avec cette boîte à idée de soumettre des propositions de noms de femmes qui mériteraient pour leurs actions remarquables de donner leur nom à de futures rues ou places et d'être (re)découverte par les habitantes et habitants de l'arrondissement.