C’est ainsi que la Mairie du 7e souhaite pour cette journée, honorer leur mémoire en mettant en avant les portraits et l’histoire de celles qui ont donné leur nom aux rues de notre arrondissement. Aline Selli (@les_femmes_danslesruesde_lyon sur Instagram), illustratrice lyonnaise et engagée, redonne vie à toutes ces grandes dames à travers son trait vif et coloré. Le constat d’une invisibilisation des femmes ayant fait l’histoire ne cesse de se confirmer au fil des recherches contemporaines, ce projet a ainsi vocation à visibiliser l’apport des femmes dans l’héritage culturel de toutes et tous.
Hélène Boucher, sportive, passionnée et douée :
Hélène Antoinette Eugénie Boucher est née le 23 mai 1908 à Paris. Elle sera prise d’une passion pour l’aviation dès son plus jeune âge, en plus de celle qu’elle avait déjà pour la vitesse et la mécanique. Elle collectionne affiches, photos et articles d’aviateurs et des d’avions.
"Voler est la seule chose qui me donne l’impression d’être vivante"
C’est à 22 ans qu’Hélène Boucher décide de se tourner professionnellement vers l’aviation, à la suite du décès d’un ami de son frère, pilote d’essai, qui a été victime d’un accident. Elle passe son baptême de l’air le 4 juillet 1930 à Orly, et entame, à compter de mars 1931, des cours avec Henri Liaudet à l’aéroclub des Landes de Mont-de-Marsan. Elle obtient finalement son brevet de pilote de tourisme le 21 juin 1931.
Elle décroche son brevet de pilote professionnel de transport public en juin 1932 et devient la quatrième femme à l’obtenir. Malheureusement, seuls les hommes sont autorisés à devenir pilote de ligne. Elle ne peut donc pas exercer.
En juillet 1932, elle participe au rallye aérien Cannes-Deauville. Mais son avion tombe en panne et Hélène Boucher doit se poser d’urgence. Elle reste accrochée dans des branches et s’en sort donc indemne.
En 1933, elle démarre un raid Paris-Saigon et participe aux 12 heures d’Angers en juillet, engagée par Pierre Mauboussin. Elle arrive 14e dans le classement et son endurance lui a permis d’être remarquée par des aviateurs d’une grande renommée. Elle devient par la même occasion la première femme à franchir la ligne d’arrivée de ce parcours !
À partir de 1934, elle s’engage dans le féminisme aux côtés des aviatrices Adrienne Bolland et Maryse Bastié. Elle va militer, avec Louise Weiss, pour le vote des femmes au sein de l’association Les Femmes Nouvelles, créée par cette dernière.
Hélène Boucher signe en juin 1934 un contrat avec la nouvelle société Caudron-Renault et fait donc maintenant partie de la catégorie « pilote de course ».
Elle participe une nouvelle fois aux 12h d’Angers et arrive en deuxième position du classement. Cependant, les vainqueurs de la course sont deux et se sont relayés les 12h de vol. Hélène Boucher, elle, a volé 12h d’affilée seule.
Hélène Boucher décède le 30 novembre 1934, à 26 ans, dans un accident lors d’un entrainement sur l’aérodrome de Guyancourt. Il s’agirait d’une perte de vitesse à l’atterrissage ainsi qu’un oubli que les commandes étaient inversées sur l’avion avec lequel elle volait. L’avion s’accroche aux arbres, puis s’écrase au sol. Hélène Boucher est gravement blessée. Elle décède dans l’ambulance, sur le chemin vers l’hôpital de Versailles.
Hélène Boucher est connue pour les nombreux records qu’elle a atteint tout au long de sa vie :
Le record du monde d’altitude féminin pour avion léger deuxième catégorie (5 900 mètres à bord d’un avion Mauboussin 60CV), en 1933. Le record du monde des 1000 km pour avions légers (plus de 250 km/h). Le record du monde de vitesse toute catégorie sur 100 km à 412 km/h, ainsi que le record des 1000 km à la moyenne de 409 km/h, en 1934. Et enfin, le record du monde féminin sur base à 445 km/h la même année.
Elle a été lauréate de nombreux prix, et même après sa mort :
- Prix Monique Berlioux de l’Académie des Sports, en tant que femme à la performance sportive la plus remarquable de l’année
- Décorée de la Légion d’honneur :
« Pilote aviatrice : 3 ans de pratique professionnelle. »
« Pilote de haute classe, a mis au service de l'aviation française sa foi ardente et son audace réfléchie. »
« A donné toute sa mesure au cours de sa brève carrière. »
« Victorieuse de nombreuses compétitions, a ramené six records à la France, en particulier le record international vitesse toutes catégories sur 1 000 km avec 409 km/h. »
« A donné sa vie à la cause qu'elle avait vaillamment défendue. »
« A été citée à l'ordre de la nation. »
- Une compétition d’aviation féminine porte son nom en 1972 : La coupe Hélène Boucher
- Un timbre émis par La Poste française, des équipements publics ainsi qu’une sculpture ont été mis en place à son effigie.
- Un musée en son hommage a ouvert dans la commune de Yermenonville (là où Hélène Boucher a vécu)
- Elle reçoit les hommages de la France dans la chapelle Saint-Louis-Des-Invalides. C’est la première femme à le recevoir dans cette chapelle.
Découvrez les rues de l'arrondissement qui ont reçu le nom d'une femme remarquable !