C’est ainsi que la Mairie du 7e souhaite pour cette journée, honorer leur mémoire en mettant en avant les portraits et l’histoire de celles qui ont donné leur nom aux rues de notre arrondissement. Aline Selli (@les_femmes_danslesruesde_lyon sur Instagram), illustratrice lyonnaise et engagée, redonne vie à toutes ces grandes dames à travers son trait vif et coloré. Le constat d’une invisibilisation des femmes ayant fait l’histoire ne cesse de se confirmer au fil des recherches contemporaines, ce projet a ainsi vocation à visibiliser l’apport des femmes dans l’héritage culturel de toutes et tous.
Pour palier aux difficultés financières qu’elle rencontre avec sa mère, Flora Tristan se marie à 17 ans, avec le graveur André Chazal pour lequel elle devient ouvrière coloriste. Malheureusement le mariage se passe très mal et sa vie conjugale devient un véritable martyre. Elle est une femme battue, humiliée et séquestrée. Elle aura le courage, en 1825, de s’enfuir de la maison conjugale, enceinte, avec ses deux premiers enfants. Mais son mari la poursuit et réussit à lui enlever sa fille. Ils se battent tous les deux pour la garde des enfants, et ce pendant des années.
Par la suite elle devient dame de compagnie en Angleterre en 1826 et s’initie au saint-simonisme.
En 1833, elle décide d’aller au Pérou pour tenter de rencontrer sa famille paternelle et de renouer avec ses origines. Son oncle lui refuse l’héritage de son père en vue de sa « situation de bâtarde », mais lui versera tout de même une pension pendant quelques années.
En rentrant à Paris, elle publie sa première brochure « De la nécessité de faire bon accueil aux femmes étrangères » où elle explique l’importance de l’instruction aux femmes et que celles-ci doivent s’unir.
Son mari s’introduit à nouveau dans sa vie et tentera de la tuer, en lui tirant une balle au revolver dans le poumon gauche. La justice le condamne à 20 ans de travaux forcés. En 1837, Flora Tristan obtient finalement la séparation de corps avec son mari, le divorce étant interdit depuis 1816, et publie par la suite un récit autobiographique pour raconter son histoire: « Les Pérégrinations d’une paria ».
En 1843, elle publie « L’Union Ouvrière », puis, 5 ans plus tard, le « Manifeste du parti communiste ». Elle entame par la suite un « tour de France », le circuit officiel des apprentis-compagnons (système traditionnel de transmission et apprentissage d’un métier, d’un savoir-faire, au sein d’une communauté de Compagnons et d’apprentis Compagnons)
Elle n’achève malheureusement pas son voyage et décède de la fièvre typhoïde le 14 novembre 1844. Son ouvrage « L’Émancipation de la Femme ou de Le Testament de la Paria » sera publié après sa mort.
Quelques années après le décès de Flora Tristan, une souscription fut lancée pour ériger un monument en l’honneur de son combat pour l’émancipation des femmes et pour la justice sociale, reconnue comme une personnalité du mouvement socialiste, mais aussi du mouvement féministe, et est d’ailleurs considérée comme une pionnière de ce combat.